marcher pour comprendre
C’est en marchant que l’on comprend vraiment un lieu. Ici, les sentiers sont anciens. Certains suivent encore les drailles des troupeaux, d’autres longent des murets en pierre sèche que la mousse a patinés. La marche, dans ce territoire, n’est pas une activité à part. Elle est une façon d’habiter, de lire le paysage, de prendre le pouls des saisons.
Autour de Saint-Gervais, les possibilités sont multiples : la montée vers les crêtes du Caroux, les descentes ombragées vers les ruisseaux, les chemins forestiers qui mènent à des hameaux oubliés. Chaque pas devient prétexte à l’observation : une hêtraie silencieuse, un vieux châtaignier, une ruine envahie par les ronces, une sente qui disparaît et qu’on devine pourtant encore.
La marche permet aussi de mesurer la diversité de ce territoire. On passe d’un sol sec à un vallon humide, d’un plateau balayé par le vent à une gorge encaissée en quelques kilomètres. Ce relief mouvementé forge les caractères et invite à la patience. On ne vient pas ici pour tout voir en une journée. On vient pour revenir, lentement, au fil des semaines, des mois, des années.